Entrepreneurs : faut-il se lancer dans le business du CBD ?
Le cannabidiol est bien positionné dans la liste des produits à fort potentiel commercial pour les serial entrepreneurs, et pour cause : une demande soutenue, une matière première disponible, une image plutôt positive auprès des jeunes et des études scientifiques prometteuses. Faut-il se lancer ? Le point sur les opportunités et les menaces d’une filière pas comme les autres.
#1 Opportunité : les Français (et les Européens) plébiscitent le CBD
La demande soutenue est sans doute la raison qui explique l’explosion de l’offre en produits de CBD dans l’Hexagone. Selon les chiffres de l’interprofession des métiers du chanvre, la France compterait près de 7 millions de consommateurs occasionnels ou réguliers de produits de cannabidiol, soit environ 12 % de la population.
L’engouement est encore plus prononcé dans les autres pays de l’UE, puisque 16 % de la population européenne consomme du CBD. Selon l’Ifop, 68 % des Français âgés de 15 à 59 ans déclarent consommer du CBD pour diverses raisons : améliorer la qualité de leur sommeil, réduire le stress et l’anxiété, soulager la douleur, se détendre, etc.
Pour résumer : les entrepreneurs qui lancent une boutique de CBD ne risquent pas de manquer de débouchés.
#2 Opportunité : l’image du CBD s’améliore d’année en année
Fini le temps où le CBD était assimilé au cannabis et autres substances illicites. Le cannabidiol est une molécule non psychotrope et non addictive, et de plus en plus de Français le savent. Selon le comité d’experts de l’OMS, une organisation pourtant connue pour son infaillible principe de précaution, « le CBD ne semble pas présenter de potentiel d’abus ou de risque pour la santé ».
D’un autre côté, les décisions juridiques favorables au CBD rassurent les consommateurs sur l’absence de nocivité. Rappelons que la Cour de Justice de l’Union Européenne ne considère pas le CBD comme un produit stupéfiant. L’OMS l’a d’ailleurs retiré de sa liste des produits sous contrôle international. Même son de cloche du côté de l’agence mondiale antidopage.
Le CBD est d’ailleurs de plus en plus utilisé par les sportifs pour accélérer la récupération musculaire et améliorer le sommeil. Megan Rapinoe (double championne du monde de Football féminin avec la sélection américaine), John Isner (tennisman américain, n°17 au classement ATP), Mike Tyson (légende de la boxe) et Yair Rodriguez (combattant UFC, n°3 au classement mondial) ont tous déclaré consommer du CBD.
Rappelons enfin qu’une grande expérimentation du CBD thérapeutique est en cours depuis mars 2021. Elle est pilotée par le ministère de la Santé et des Solidarités et devrait livrer ses premiers résultats début 2023.
#3 Menace : la concurrence s’intensifie
Et c’est le moins que l’on puisse dire. Les entrepreneurs qui souhaitent se lancer dans la filière devront composer avec une concurrence de plus en plus rude. Selon les chiffres du journal Les Echos, le nombre de magasins spécialisés dans les produits de CBD est passé de 400 en 2020 à environ 3 500 en 2022, soit une croissance de 850 %. L’offre est également complétée par des Pure Players, c’est-à-dire des boutiques en ligne sans présence physique comme https://pro4you-cbd.com/fr/.
Depuis février 2022, les consommateurs français peuvent s’approvisionner dans les grandes surfaces, notamment Carrefour, E. Leclerc et surtout Monoprix qui a ouvert 250 « espaces CBD » partout en France. L’enseigne a même fait circuler un CBD Truck en région parisienne pour faire la promotion du produit et faire de la pédagogie auprès du grand public.
#4 Menace : l’incertitude juridique persiste
Le CBD à moins de 0,2 % de THC est aujourd’hui parfaitement légal en France. Va-t-il le rester ? Le doute est permis :
- Le 30 décembre 2021, un arrêté ministériel avait interdit la vente de feuilles et fleurs de CBD pur, avant d’être temporairement suspendu par le Conseil d’Etat trois semaines plus tard. Ces produits sont aujourd’hui autorisés en attendant une décision de fond de la part du Juge des Référés.
- Début juin 2022, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a annoncé la suspension de la procédure d’évaluation du CBD en vue de lui octroyer le statut de « Nouvel Aliment ». Ce statut aurait entériné le statut légal du CBD.